Paroles de musiciens aux XXe et XXIe siècles : l’interprète en question, questions d’interprètes
Appel à communications
Université Paris-Saclay, RASM-CHCSC
Lieu : Université d’Évry Val d’Essonne
14-15 décembre 2023
Depuis une dizaine d’années, on assiste à une floraison d’études et de projets portant sur les écrits et plus généralement sur les pratiques discursives des compositeurs. En 2013 paraissait ainsi l’ouvrage Écrits de compositeurs. Une autorité en questions. En outre, la plateforme Dictéco réunit de nombreux écrits de compositeurs et compositrices célèbres ou méconnus, s’inscrivant dès lors dans la lignée d’autres projets de publication de textes de natures diverses (lettres, traités, journaux intimes, mémoires, articles de presse, textes théoriques…). On constate enfin qu’une profusion d’articles en font un objet d’étude privilégié et visent à en cerner les enjeux théoriques, historiques et esthétiques.
Comparativement, force est de constater que dans le champ de la musique savante – auquel se limitera le présent colloque – relativement peu d’études s’intéressent aux propos tenus par des musiciens interprètes, hormis, évidemment, lorsque ces derniers sont aussi connus comme compositeurs ou musicologues (Pierre Boulez d’un côté, Charles Rosen de l’autre, sont des figures bicéphales emblématiques). Certes, les écrits de musiciens tiennent une place importante dans les biographies d’interprètes, de même que les entretiens dans les films documentaires ; ils contribuent à l’édification du récit biographique, éclairent certains aspects d’une personnalité, et mettent au jour des points de vue singuliers sur des sujets aussi divers que le travail et la fonction de l’interprète, l’esthétique des œuvres, la façon de les exécuter, la vie musicale, la condition des musiciens… Cependant, ces réflexions occupent fréquemment une position périphérique dans le champ musicologique, notamment lorsqu’il s’agit de sortir de la perspective biographique. Ce manque de visibilité peut s’expliquer de différentes manières...
Les propositions de communication pourront aborder les thématiques suivantes (liste non exhaustive) :
1. Natures et formes d’une pratique discursive
- Sphère publique (par exemple, essais publiés ou entretiens radiophoniques) et sphère privée
- (correspondance, carnets de notes…)
- Sources écrites, sources audio et audiovisuelles
- Questions philologiques (sources, travail éditorial)
- Le langage des interprètes (analytique, métaphorique, narratif, didactique…)
- Les discours des interprètes à l’aune d’un genre littéraire (autobiographie, poème, roman…)
2. Une pratique mise en mots
- Le métier d’interprète : se former, répéter, jouer ou chanter, enseigner
- Plaisir de jouer, plaisir de chanter
- Le corps de l’interprète
- Décrire le geste
- Le musicien auditeur
3. Le regard de l’interprète sur les œuvres et les styles
- Croisements entre analyse et interprétation
- Caractère et émotion
- L’art de jouer, l’art de chanter : style et technique
- Donner forme à l’œuvre
4. L’interprète et son monde
- Réseaux de musiciens
- Le regard d’un musicien sur d’autres musiciens
- Discours de musiciens et discours d’artistes (danseurs, comédiens…) : perspectives croisées
- Une sphère intellectuelle
- Penser la musique
- Relations privilégiées entre un interprète et un compositeur
- Les interprètes dans l’histoire
Les propositions de communication (comprenant un titre, un résumé de 500 mots maximum, et notes et références bibliographiques éventuelles), accompagnées d’une courte notice biographique, doivent être envoyées le 19 juin 2023 au plus tard à Inès Taillandier-Guittard (ines.taillandierguittard@univ-evry.fr). Les réponses seront communiquées en juillet 2023. Chaque communication sera d’une durée de vingt minutes et sera suivie d’une discussion.