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Portrait de Michel Petrossian, compositeur en lice pour le GPLC 2023

© Christophe Abramowitz

Michel Petrossian est compositeur en lice pour le Grand Prix Lycéen des Compositeurs 2023. La Maison de la Musique Contemporaine vous propose un portrait du compositeur, à travers un questionnaire de Proust revisité, des playlists et des entretiens vidéo.

Michel Petrossian, qui êtes-vous ?

Le son et/ou le bruit que vous aimez
Son de trois guitares à 12 cordes Lowden (avec une table d’harmonie en cèdre rouge, dos et éclisses en acajou), accordées en tiers de ton, et jouées dans une grotte ornée préhistorique du Portel (Ariège). 

L’œuvre que vous auriez aimé composer
Salomé de Strauss. C’est une musique folle, parfaite et libre, traversée par un souffle inouï. De surcroît, Strauss rejoint ici de très près la musique française : par la langue initiale de l’opéra, par son orchestration transparente et chatoyante et par l’esprit irrévérencieux qui inverse les codes et place au centre une héroïne « amorale », prenant ses distances par rapport au mysticisme sérieux d’un Wagner.

Quelle fut votre première émotion musicale ?
Je devais avoir 5 ans. Ma grand-mère me promenait, et un orchestre d’harmonie jouait dans le parc municipal, en face d’une roseraie. Le mélange des sons des cuivres avec celui des passants et des oiseaux m’avait fasciné, et je suis resté une heure derrière le chef, agitant une brindille de chêne.

Votre dernière lecture marquante
Courage d’être de Paul Tillich. Le courage est à la fois une attitude morale et une partie intégrante de notre être. Le vrai courage, c’est le courage d’être soi. Tillich considère trois types d’angoisse comme obstacles au courage. Entre l'angoisse et le courage se livre un duel dont l’enjeu est notre existence même. Et c’est finalement dans le désespoir que Tillich trouve l’appui ultime pour le courage d'être soi.

Votre film ou série culte
Andreï Roublev de Tarkovski (1966). C’est l’histoire d’un peintre d’icônes du XVème siècle, qui refuse de peindre l’enfer, parce que l’enfer est à l’extérieur, dans son époque de guerres, d’épidémies, de misère et d’extrême violence. Il est chassé et part sur les routes, faisant le vœu du silence, pour renouer avec son inspiration à la fin. Cette fresque monumentale en noir et blanc et sans musique culmine dans ses 8 dernières minutes par une explosion de couleurs, lorsque le cinéaste contemple les vraies peintures de Roublev. Sans texte ni commentaires, seule la musique originale de Vyacheslav Ovchinnikov accompagne cette fin transcendante.

Michel Petrossian en son

Les coups de cœur de Michel Petrossian

GPLC 2023 - Portrait vidéo de Michel Petrossian

GPLC 2023 - Présentation de "L'Ange Dardaïl" de Michel Petrossian