La création musicale en question - colloque international SICM, les 23 et 24 mai à Paris et à Lille
La SIME (Semaine Internationale de la Musique Électroacoustique) s’est tenue ces dernières années à l’Université de Lille portée par le Studio de Musique Électroacoustique du Nord et l’association Univers Sonores Parallèles. En 2022, après les reports de la crise sanitaire, la manifestation se tiendra de manière partagée entre Lille et Paris, inaugurant une collaboration entre les deux universités. Elle mettra un accent particulier sur le Mexique, dans la continuité du projet d’échange entre l’UNAM et l’UFR de Musique de SU.
Paris, lundi 23 mai
Sorbonne Université
Auditorium de Jussieu
L’objectif de cette journée est d’interroger les aspects les plus spécifiques de la production musicale contemporaine, et en particulier ceux qui se présentent aujourd’hui sous un jour problématique. La musique électroacoustique s’est constituée comme genre à partir de progrès technologiques déterminants : principalement la synthèse et l’enregistrement. Elle a construit au cours du vingtième siècle une esthétique spécifique autour d’éléments techniques qui n’ont cessé de la conditionner. Aujourd’hui que ces éléments se sont radicalement banalisés, quel est l’élément moteur de la création électroacoustique ? Cela pose plus généralement la question des ressources compositionnelles de la musique de création au vingt-et-unième siècle.
Un concert permettra d’écouter des œuvres du répertoire et des créations en rapport avec les intervenants.
Lille, mardi 24 mai
Université de Lille
Maison de la Recherche
Campus Villeneuve d’Ascq
Souvenons-nous de Boulez pour qui sa génération devait s'atteler à la création d'une nouvelle syntaxe ; rappelons-nous que pour Ferneyhough, la tâche la plus importante qui incombe à ses contemporains est la réintégration de la musique dans un cadre culturel plus large ; rappelons-nous de Xenakis qui joue à l'égyptien, cherchant le futur en regardant les mythes grecs du passé ; souvenons-nous de Grisey revendiquant le modèle du son comme le seul signifiant ; rappelons-nous de Lachenman, pour qui composer est la création d'un instrument ; souvenons-nous de Stockhausen qui associait la musique au vol d’un oiseau, tout en rêvant d'une fusion entre le compositeur, l’œuvre et l’auditeur, et pour finir affirmant : « Ce qu’est la musique, je n’en sais rien ».
Et aujourd'hui ? Les jeunes compositeurs doivent-ils passer par un bilan des grands aînés pour penser leurs techniques de composition ? Leur travail de compositeur développe-t-il ces techniques ou se détermine-t-il selon ses propres lois ? La composition dépendent-elle d'autres critères, par exemple imposés par les programmateurs, ou se développe-t-elle de façon autonome ?
Cette journée d'études voudrait tout autant réfléchir à la place dévolue aujourd'hui aux grands aînés dans l'économie des jeunes compositeurs que donner à ces derniers l'occasion d'exposer leurs propositions propres.