Sortie du CD "Vanda", opéra de chambre de Lionel Ginoux

Vanda est un opéra de chambre pour mezzo-soprano, viole de gambe et électronique d’après le texte Le Testament de Vanda de Jean-Pierre Siméon.
Le texte initial, Le Testament de Vanda, est une histoire banale de notre temps : une femme avec son bébé dans un centre de rétention. Elle a tout traversé : la guerre, l’amour perdu, le viol, les frontières interdites, l’errance, la misère, le rejet. Elle ne peut plus rien, ni le pas en arrière ni le pas en avant. Elle a décidé d’en finir puisqu’elle n’a plus lieu d’être. Son legs à l’enfant : sa disparition, l’absence définitive qui est effacement de trop de douleurs, d’humiliations, de trop de mémoire. L’histoire de Vanda c’est l’histoire de tous ces hommes sans patrie, sans papiers, sans logis, sans droits, sans avenir, ce peuple d’ombres effarées dont nos sociétés ne savent que faire.
Avec l’opéra de chambre Vanda, Lionel Ginoux a voulu travailler sur une musique profonde, dense, qui mette en musique cette histoire, cette histoire d’homme et de femme, cette histoire « banale » de personnes exilées. Intériorité et expressivité sont le cœur de la partition. Par le choix du dénuement de l’instrumentation le compositeur a voulu traduire l’intimité de cette femme et mettre à nu son émotion vibrante lorsqu’elle nous raconte sa vie.
Trouver du sens, parler de l’humain, parler de notre époque avec simplicité, avec force tout en renouant avec la vocalité et la mélodie, voici le travail du compositeur Lionel Ginoux. Pour lui, la modernité n’est pas seulement dans le langage et l’expérimentation, elle se trouve aussi dans la forme, dans des associations instrumentales inédites pour parler de notre époque et toucher aussi un public de non-connaisseur avec des propositions artistiques exigeantes.
Tel est le défi fixé par Vanda. Défi d’écriture, mais aussi d’interprétation pour les deux musiciennes sur scène tout comme pour l’équipe scénique qui met en scène ce huit clos.